Selon Michel Karlof
Tous ceux qui, connus ou inconnus, ont contribué à la naissance du cinéma, tous ceux qui se sont lancés consciemment ou inconsciemment dans l’aventure de défricher sa technologie, ses techniques et son langage, tous sont, au sens le plus noble du qualificatif, des cinéastes amateurs.
Herschel, Edison, Muybridge, Marey, les frères Lumière, Méliès, etc. ont été tout naturellement les premiers amateurs de cinéma. D’autres noms sont restés et resteront dans l’ombre. Ce sont peut-être ceus des « vrais inventeurs » du cinématographe. Mais l’Histoire est une dame aussi injuste et dénuée de scrupules que le présent…
Tant qu’un particulier (fortuné) pouvait financer ses films sur sa cassette personnelle et pour son propre plaisir, il s’agissait à coup sûr de cinéma amateur. Pourtant on peut considérer que tant que dura la recherche technologique et linguistique, la production cinématographique, même projetée à un public payant, fut fortement teintée d’amateurisme. D’où il découle que les cinéastes qui se contentent d’exploiter, même proprement, le filon connu et reconnu du cinéma sont des cinéastes professionnels et que ceux qui prennent des risques, dans la recherche d’un langage différent, sont des amateurs de cinéma professionnel. Ainsi le qualificatif d’amateur reprend toute sa noblesse. Et toute son équivoque.
Le premier format des cinéastes amateurs a donc été le 35 mm. Le fait, à lui seul, prouve que le cinéma dit « d’amateur » n’est pas attaché à un format. Que ce n’est pas le format qui fait l’amateur ou le professionnel. Le format et la technologie qui s’y attache permettent ou non de réaliser un film avec son propre argent pour son seul plaisir et le plaisir de ses amis. Il est clair qu’aujourd’hui, de ce point de vue, Le 35 mm ne trouverait pas beaucoup d’amateurs !
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