Les cinéastes amateurs :
DENIS KIRNBERGER
La Cinémathèque du Cinéma Amateur a reçu
en dépôt trois films du cinéaste amateur Denis Kirnberger. C’est son frère,
Didier, qui nous les a confiés. Ces films ont été projetés lors de la 5ème
édition du Festival 8-9,5-16.
Didier Kirnberger est né en 1964 en
Alsace. Il a commencé à réaliser des films dans le format super 8 mm dès l’âge
de 14/15 ans. Adulte, il a continué puis s’est tourné vers la vidéo. Selon les dire
de son frère Didier :
En fait il n’a pas fait tellement de films super 8
que cela: ayant été un touche à tout, après le super 8, Denis s’est lancé dans
la mise en scène de spectacles théâtraux – il fut d’ailleurs, durant quelques
années, président d’une troupe de théâtre -, puis dans la magie, tout en
continuant à réaliser des petits films mais, sur d’autres supports.
Il demeurait, à la fin de sa vie à
Ferrette, une petite commune située dans le sud du département du Haut-Rhin en
Alsace, dans un secteur appelé le Sundgau et a travaillé (bénévolement) pour la
télévision locale Kbleu (réseau cablé de Ferrette et Vieux-Ferrette) et par
ailleurs, Il a mis en scène des spectacles historiques dans le cadre du
Festival Nuit Blanche de Dannemarie (« 1525, un printemps de
liberté » en août 2010, « Le Temps des sorcières » en août
2011).
Il est décédé le
lundi 12 décembre 2011 à l’âge de 47 ans.
Homme de
cœur, Denis sillonnait inlassablement le SUNDGAU, ouvert aux gens, scrutant de
son regard malicieux et amusé la vie, telle qu’elle était. Il parlait peu,
écoutait beaucoup…
(Pino Rami animateur de la Chapelle
Sainte Croix de Seppois le Haut).
LES
3 FILMS DE LA CINÉMATHÈQUE
Les
As du pinceau (1979)
Réalisation : Denis Kirnberger
Scénario : Claudine Jander
Script : Laurence Brand
Décor : Christophe Brand, Francis
Perrin, André Barth
Caméra : Christophe Brand
Lumière
Didier Kirnberger
Machiniste : Philippe Barth
Interprétation : Christian Barth, Denis Kirnberger
Super 8 mm, couleur, muet (11’00).
Le film possède un générique complet.
Sujet : Les deux personnages du film
doivent repeindre un panneau et ils accumulent les maladresses.
Denis Kirnberger a 15 ans quand il réalise
le film, entouré d’une bande de copains du même âge, et ils se sont visiblement
bien amusés en le tournant tout en réussissant à créer une œuvre
« fignolée ». Quelques maladresses techniques (mise au point ou
éclairages) s’effacent devant un scénario bien construit et une interprétation
de qualité.
Il s’agit d’un pastiche des films de
Laurel et Hardy. Les deux comédiens ont réussis à remarquablement imiter les
deux comiques américains. Ils en ont adoptés les mimiques et les expressions
les plus représentatives de leurs caractères.
Selon Son frère, Denis a réalisé à la même
époque un autre film burlesque, sonore celui-ci, intitulé « Une nuit de
tout repos » et un western d’une vingtaine de minutes qu’il a réalisé avec
une grande partie des jeunes de son village mais dont le montage n’a pas été achevé.
Construction d’une roue par Léon Gensbittel (1985)
Réalisation : Denis Kirnberger
Super 8 mm, couleur, sonore (7’00).
Le film ne
possède pas de générique.
La bande son est composée d’un
commentaire très sobre et de la musique du film « Mon Oncle de Jacques
Tati ».
Sujet :
Il s’agit d’un documentaire sur Léon
GENSBITTEL, le charron. On le voit fabriquer une roue à Hagenbach.
Le film de Denis Kirnberger est passé à
l'émission Super 8 France 3 Alsace.
(Pour le voir :
http://www.youtube.com/watch?v=AM6vqFS1yRg)
Le film y est présenté en noir et blanc,
dans un montage différent de l’original et avec un commentaire plus
« envahissant ».
Ce documentaire de Denis
Kirnberger est un très joli film très sobre mais précieux par son sujet et
remarquable par la qualité des plans et du montage. Dans la version originale,
les images suffisent pour comprendre le travail du vieux charron et les
différentes étapes de la construction de la roue. Le réalisateur aborde son
sujet avec une belle discrétion, un réel intérêt et beaucoup de respect pour
l’artisan.
Denis a également
réalisé un reportage sur la vie de tous les jours d’un vieil agriculteur, qui
était en fait son voisin. Ce film a également été présenté à un concours de
film super 8 amateur sur FR3 Alsace).
Automaboule (Date inconnue)
Réalisation : Denis Kirnberger
Super 8 mm, couleur, muet (15’00).
Le film ne
possède pas de générique.
Sujet :
Un nouveau conducteur essaie sa première
voiture.
Denis Kirnberger a réalisé ici un film
burlesque tout à fait personnel et tout à fait réussi. Les nombreux gags sont
issus en droite ligne du cinéma comique américain d’avant la seconde guerre
mondiale.
L’acteur s’est créé une série de
mimiques sobres mais caractéristiques qui lui permettent de camper un
personnage naïf et sympathique.
Un
certain nombre de gags visuel relèvent des cascades et ont été réalisés avec
une étonnante maîtrise. Ainsi, lorsque Denis ayant enfourché une bicyclette
poursuit puis rattrape sa voiture en roue libre et qu’il passe d’un véhicule à
l’autre par la fenêtre de la portière, on ne peut s’empêcher de penser qu’à ce
moment-là, il a joué avec sa vie.
Le cinéma de Denis Kirnberger possède une
véritable originalité et on regrette que l’auteur n’ait pu continuer à nous
émerveillé avec sa sensibilité et sa fantaisie.
Michel Gasqui
(Article publié dans Cinéscopie n°30, juin 2013)*
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire